L’Union européenne a dévoilé jeudi, un rapport sur les aides humanitaires destinées aux populations sahraouies dans les camps de Tindouf, mais qui sont détournées en cours de route par des Algériens en complicité avec les caciques du Front Polisario.
Le rapport a été établi en 2007 à l’issue d’une enquête menée quatre ans durant, par l’office européen anti-fraude (OLAF), mais il a été gardé au secret depuis près de sept, par l’UE pour des raisons non élucidées.
C’est la commissaire européenne au Budget, Kristalina Georgieva qui a dévoilé son existence ce jeudi devant le Parlement européen.
L’Office dispose également des noms des suspects impliqués dans ce trafic, mais hésite à les rendre publics pour des raisons tout aussi mystérieuses.
Interrogée sur l’impact de ce rapport très compromettant pour le régime algérien et la direction du Polisario, sur l’aide européenne aux réfugiés sahraouis, Georgieva a reconnu que l’exécutif bruxellois n’avait pas jugé nécessaire de suspendre son aide et avait continué à allouer annuellement 10 millions d’euros pour les réfugiés des camps de Tindouf, administrés par le Polisario, sous tutelle de l’armée algérienne.
Une partie importante de l’aide européenne est détournée de façon organisée depuis des années dès son débarquement dans le port algérien d’Oran, révèle l’Office anti-fraude (OLAF) dans son rapport, dont l’agence AFP a obtenu jeudi une copie, avec les noms noircis des présumés auteurs de ces scandaleux détournements.
Ces détournements, explique l’Office, étaient rendus possibles par la surestimation du nombre des réfugiés et donc des aides fournies.
Selon le rapport, l’UE soutient financièrement les camps de Tindouf depuis 1975, sur la base d’une population évaluée par les autorités algériennes à 155.000 personnes, alors qu’il s’agit seulement de 90.000 individus selon une estimation de l’Office anti-fraude établie en 2005.
Dans son rapport, l’Office européen déplore le rejet persistant par l’Algérie et le Polisario de tout recensement des populations des camps que ne cessent de réclamer les ONG internationale et le Maroc.
Parallèlement à ces détournements, les représentants du Polisario passent tout leur temps à quémander de l’aide humanitaire partout dans le monde, en étalant au grand public, les souffrances des populations sahraouies affamées au milieu du désert algérien.