Le Premier ministre malien Boubou Cissé, à peine arrivé à la tête d’une équipe resserrée, a invité l’opposition à intégrer un prochain gouvernement d’union nationale pour contribuer à résoudre la crise socio-politique qui ébranle le Mali depuis juin.
«Je voudrais en profiter pour lancer un appel, un appel sincère à nos sœurs et à nos frères du M5-RFP et d’autres regroupements» pour qu’ils entrent dans ce gouvernement, a affirmé devant la presse, le Premier ministre Boubou Cissé, qui a présidé le premier conseil des ministres de son nouveau «gouvernement restreint» constitué lundi soir autour de six ministères régaliens (Défense, Justice,…).
Sa première tâche est d’« aller très rapidement vers la mise en place d’un gouvernement d’union nationale », élément central du plan de la Cédéao, a-t-il dit à sa sortie du conseil. Mais l’opposition reste jusqu’ici campée sur ses positions et exige «plus que jamais» la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », au pouvoir depuis 2013.
Dans un communiqué publié dans la matinée de ce mardi, le Mouvement du 5-juin (M5-RFP), coalition hétéroclite d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile, a rejeté le plan de sortie de crise adopté lundi dernier lors d’un Sommet extraordinaire de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et que le Conseil de sécurité de l’ONU a immédiatement appuyé.
La CEDEAO refuse de demander la démission du président Ibrahim Boubacar Keita, selon le communiqué officiel lu par le président nigérien Issoufou Mahamadou. En revanche, les présidents ont exigé la « démission immédiate des 31 députés dont l’élection est contestée y compris le Président du Parlement », une refonte rapide et totale de la Cour constitutionnelle, et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale où le pouvoir est partagé entre le président IBK, l’opposition et la société civile.
Dans son communiqué, le Mouvement du 5-juin a dit avoir «appris avec étonnement» les recommandations de la Cédéao, qui «continue de ramener la crise socio-politique au Mali à un simple contentieux électoral du deuxième tour du scrutin législatif» de mars-avril 2020.