Plusieurs voix s’élèvent à Ndjamena pour déplorer les effets néfastes de la décision du gouvernement de réduire le débit d’Internet dans l’objectif d’éviter la propagation de « messages haineux » sur les réseaux sociaux.
Le ministre de la Communication, Mahamat Zene, a admis récemment que « la diffusion de messages d’incitation à la haine et à la division» avait incité le gouvernement à prendre, le 22 juillet, la décision de réduire la vitesse d’Internet qui reste « temporaire » et devrait être « levée d’un moment à l’autre ».
Mais des représentants de différentes catégories socioprofessionnelles et les étudiants disent être lésés par la démarche des autorités. Une association de droits des consommateurs qui soutient qu’il s’agit d’une «violation de la liberté d’expression», a demandé aux opérateurs des Télécoms de rétablir l’accès aux réseaux sociaux.
Selon plusieurs observateurs, la mesure gouvernementale a été prise suite à la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux relative à une altercation entre un officier tchadien et des mécaniciens le 14 juillet dernier. Le militaire aurait tiré à bout portant sur deux d’entre eux avant d’être lui-même attaqué à l’arme blanche.
Cette affaire a été largement commentée sur Internet, au point de faire réagir le président Idriss Déby qui a attiré l’attention sur le fait que « WhatsApp n’est pas créé pour s’insulter, pour cultiver la déchirure du tissu national ».