Les violences perpétrées par les groupes armés en République démocratique du Congo (RDC) ont fait plus de 1.300 morts au 1er semestre 2020, soit trois fois supérieur au nombre enregistré à la même période en 2019, selon un rapport publié mercredi par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH).
Entre janvier et juin 2020, « les combattants de tous les groupes armés confondus (…) ont été responsables des exécutions sommaires d’au moins 1.315 personnes, dont 267 femmes et 165 enfants », mentionne le document. Et de préciser, ce bilan est « plus de trois fois le nombre enregistré au premier semestre 2019 » qui s’était alors élevé à 416 victimes.
Pour le BCNUDH, cette situation révèle « une détérioration de la situation des droits de l’homme dans les provinces en conflit, en particulier l’Ituri, le Sud-Kivu, le Tanganyika et le Nord-Kivu ».
Le Bureau de l’ONU consacré aux droits de l’homme a documenté aussi des cas de violences sexuelles liées au conflit. Au total, 398 cas de ces violences ont été répertoriés, touchant 436 femmes et deux hommes adultes, des chiffres en hausse par rapport au premier semestre de l’année passée (406 victimes adultes).
Son rapport souligne que près de 21% de ces victimes sont attribuables à des agents de l’Etat (94 victimes), notamment des militaires des Forces armées (76 victimes) et des agents de la Police nationale (15 victimes), tandis que les combattants des différents groupes armés sont responsables de près de 79% des victimes (342 femmes et deux hommes).
Par ailleurs, le document note que les agents de l’Etat sont accusés d’être responsables « des exécutions extrajudiciaires d’au moins 225 personnes, dont 33 femmes et 18 enfants, sur l’ensemble du territoire » national, pendant les six premiers mois de cette année.