Le président ivoirien, Alassana Ouattara, 78 ans, a fait savoir qu’il sera bien candidat à sa propre succession, lors d’un discours à la nation, prononcé jeudi à la veille du 60e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
« J’ai décidé de répondre favorablement à l’appel de mes concitoyens me demandant d’être candidat… Je suis donc candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 », a-t-il annoncé, justifiant sa candidature comme un cas de force majeure et un devoir citoyen.
Ouattara a évoqué le décès de son dauphin, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly, qui était choisi pour défendre les couleurs du parti au pouvoir, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
« J’avais commencé à organiser mon départ. Ma vie après la présidence. J’avais commencé à relancer l’activité de mon institut et la création d’une fondation », a expliqué Ouattara qui s’est dit obligé de revenir sur sa première décision, celle de ne pas briguer un nouveau mandat et de vouloir transférer le pouvoir à une jeune génération.
Le chef de l’Etat sortant a également étalé quelques défis qui justifieraient une continuité à la magistrature suprême. Il s’agit, entre autres, de la nécessité de maintenir la paix et la sécurité dans le pays, et de gagner le combat contre la pandémie de Covid-19.
« Le risque que notre pays recule dans bien des domaines, tout cela m’amène à reconsidérer ma position (…) Cette candidature représente un vrai sacrifice pour moi », a laissé entendre Ouattara, disant agir « dans l’intérêt supérieur de la nation ».
Cependant, si Ouattara, élu en 2010 puis réélu en 2015, considère que la Constitution l’autorise à se présenter de nouveau, l’opposition parle d’une violation de la loi fondamentale. Selon la lecture de la loi par le camp au pouvoir, la nouvelle Constitution adoptée en 2016 a remis les compteurs à zéro.
Les célébrations de la fête d’indépendance du pays ont lieu le 7 août de chaque année. Mais l’édition 2020 aura un caractère spécial en raison de la pandémie de Covid-19. Le traditionnel défilé n’aura pas lieu et la cérémonie officielle, présidée par le Chef de l’Etat, se déroulera sur l’esplanade du palais de la présidence.