L’Egypte et la Grèce ont signé, jeudi 6 août dans la capitale égyptienne, un accord délimitant leurs frontières maritimes, a fait part Le Caire, dans un contexte marqué par de vives tensions avec la Turquie concernant l’exploitation des ressources naturelles en Méditerranée orientale.
Lors d’une conférence de presse conjointe, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry a salué cette entente avec Athènes qui est le résultat d’une série de négociations ces dernières années.
Pour ce responsable, l’accord permet aux deux parties « d’optimiser leur utilisation des ressources disponibles dans la zone économique exclusive située entre eux, et en particulier des gisements gaziers et pétroliers éventuels ».
Choukry et son homologue grec, Nikos Dendias, ont insisté sur le fait que leur accord respecte les règles du droit international et de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer.
Une façon pour les deux personnalités d’attaquer un accord signé fin novembre 2019 entre la Turquie et le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU, autorisant Ankara à accéder à une large zone en Méditerranée orientale où d’importants gisements d’hydrocarbures ont été découverts ces dernières années.
Cette entente turco-libyenne avait été dénoncée par de nombreux membres de la communauté internationale, la jugeant d’illégale.
Pour Nikos Dendias, l’accord gréco-égyptien est « historique », et est « tout l’opposé » de l’accord « illégitime (…) signé entre la Turquie et Tripoli ».
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a, lui, déclaré qu’« aujourd’hui, nous avons prouvé avec l’Egypte que le respect du droit international est la seule voie qui mène à la sécurité, à la paix, à la stabilité et à des relations de bon voisinage. Nous avons l’intention de suivre cette voie avec tous nos voisins. Nous espérons et nous espérons qu’ils feront de même. »
Dans un communiqué, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a réagi en déclarant que « le soit-disant accord maritime » signé par la Grèce et l’Egypte est « nul et non avenu ». « Il n’existe pas de frontière maritime entre la Grèce et l’Egypte », a-t-il insisté, précisant que « les soit-disant zones délimitées font partie du plateau continental de la Turquie », et que « la Turquie n’autoriserait aucune activité dans ces zones ».