Si le Mozambique admet être bel et bien le destinataire de la cargaison de nitrate d’ammonium qui a provoqué, il y a une semaine, une explosion mortelle au port de Beyrouth, la capitale libanaise, Maputo nie cependant toute responsabilité dans cette tragédie, pointant plutôt du doigt les autorités portuaires de Beyrouth.
Selon les explications données par le gouvernement mozambicain, le navire, le MV Rhosus, parti fin septembre 2013 de la Géorgie, devait livrer la cargaison à la Banque internationale du Mozambique, agissant au nom de Fabrica de Explosivos de Mocambique (FEM), une petite entreprise mozambicaine privée spécialisée dans la fabrication d’explosifs, mais cette cargaison n’était jamais arrivée à destination.
Le porte-parole du gouvernement a déclaré que ce n’est pas au destinataire «d’expliquer pourquoi le navire était retenu au port de Beyrouth et pourquoi l’explosion a eu lieu», tout en rassurant que les autorités portuaires du Mozambique et les entreprises liées au secteur des explosifs travaillent de manière « absolument conforme aux règlements en vigueur ».
A en croire certaines sources, le navire, confronté à des difficultés financières, avait fait escale dans le port de Beyrouth, pour prendre d’autres cargaisons afin de renforcer ses fonds.
Le navire a eu par la suite, des problèmes techniques et juridiques. Une plainte portée contre son propriétaire avait abouti à la saisie du bateau par la justice libanaise. La cargaison avait été placée dans un hangar tandis que le bateau, endommagé, avait fini par couler.
Le bilan de l’explosion s’élève selon un dernier bilan, à 171 morts au moins, plus de 6.500 blessés et près de 300.000 sans-abri. La colère de la population contre leurs autorités, accusées de corruption et d’incompétence, a conduit, le 10 août dernier, le gouvernement à rendre le tablier.