L’Union européenne (UE) a annoncé mercredi la suspension de ses missions de formation de l’armée et de la police au Mali où un coup d’Etat militaire a été mené le 18 août dernier contre le président Ibrahim Boubacar Keïta et son gouvernement.
«Nos missions au Mali ont été temporairement suspendues mais elles reprendront le plus vite possible. L’Union européenne a beaucoup investi au Mali et nous ne voulons pas voir les efforts accomplis perdus », a déclaré le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, lors d’un point de presse tenu à l’issue d’une réunion des ministres européenne de la Défense qui ont abordé à cette occasion les derniers développements de la situation au Mali.
L’UE a condamné le putsch et réclamé la mise en place d’un processus démocratique dans le pays. Elle a rappelé que ses missions conçues pour soutenir «les autorités nationales légitimes» à Bamako, s’inscrivent dans le cadre des efforts internationaux de stabilisation du Mali et d’affirmation de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
La mission européenne de formation au Mali (EUTM Mali), composée de près de 600 soldats de 25 pays européens (21 membres de l’UE et quatre Etats non membres), forme l’armée et les forces de sécurité civile pour renforcer leur efficacité et améliorer la sécurité du pays en proie à l’instabilité.
Depuis sa mise en place au Mali en 2013, à la suite de l’intervention militaire de la France pour repousser l’alliance de Touaregs et de djihadistes menaçant Bamako, elle a entraîné environ 18.000 soldats au Mali.
Sur le terrain, les tractations entre la junte militaire au pouvoir et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), autour de la future transition, n’ont pas encore abouti à des résultats qui conviennent à toutes les parties.