Le président sortant de la Guinée-Conakry, Alpha Condé, 82 ans, a déclaré avoir répondu favorablement à l’appel de son parti, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG, au pouvoir), de porter ses couleurs à la présidentielle du 18 octobre prochain, selon un communiqué conjoint du RPG et des partis alliés lu à la télévision publique dans la soirée du lundi 31 août.
« Nous avons l’immense privilège et la joie d’informer la population guinéenne que (Condé) a répondu favorablement à notre demande: le président Alpha Condé sera notre candidat», mentionne le texte qui précise que le chef de l’Etat a été invité «à briguer un nouveau mandat comme l’autorise la nouvelle Constitution».
Lors d’une convention tenue les 5 et 6 août dernier, le RPG avait estimé qu’il n’y avait personne pour remplacer Condé. En réponse, le chef d’Etat avait conditionné son accord par la mise en place, de la part de son parti et ses alliés, d’un programme qui soit centré sur les femmes, les jeunes et les plus démunis.
«Si vous voulez que j’accepte votre proposition, il faut que vous vous engagiez à ce que le RPG redevienne ce qu’il était, un parti qui n’oublie personne», avait-il mentionné.
Au pouvoir depuis 2010, le dirigeant Condé, dont le deuxième mandat tire à sa fin, bénéficie de la révision de la Constitution intervenue en mars dernier lors d’un référendum boycotté par l’opposition.
Selon la lecture de la nouvelle Loi fondamentale faite par son camp, les compteurs ont été remis à zéro en ce qui concerne le nombre de mandats que Condé a effectués.
Mais l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. Depuis un peu plus d’une année, une coalition, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) qui regroupe plusieurs partis politiques et des structures de la société civile, organise des manifestations pour s’opposer à un éventuel troisième mandat du président sortant. Des dizaines de personnes parmi les manifestants ont trouvé la mort dans la vague de protestations lancées depuis octobre 2019.