La Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a demandé à la Côte d’Ivoire de « sursoir à l’exécution de tous les actes pris à l’encontre de Guillaume Soro », notamment le mandat d’arrêt lancé à son encontre et sa condamnation à 20 ans de prison.
L’objectif est de rétablir cet ancien président de l’Assemblée nationale sur la liste électorale et de lui permettre d’être éligible à la présidentielle du 31 octobre prochain.
Guillaume Soro avait été condamné, en avril passé, à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour recel de détournement de deniers publics. Cette condamnation est accompagnée d’une privation de ses droits civils et politiques.
D’où sa radiation des listes électorales et par, conséquent, l’invalidation de sa candidature à la présidentielle du 31 octobre prochain, décidée lundi 14 septembre par le Conseil constitutionnel ivoirien.
La CADHP a ordonné aux autorités d’Abidjan de « prendre toutes les mesures nécessaires en vue de lever immédiatement tous les obstacles l’empêchant de jouir de ses droits d’élire ou d’être élu notamment lors de l’élection présidentielle d’octobre 2020 ».
La juridiction africaine a par ailleurs demandé à la Côte d’Ivoire de lui faire un « rapport sur la mise en œuvre des mesures provisoires ordonnées dans la présente décision dans un délai de 15 jours, à compter de la date de sa réception ».
La Côte d’Ivoire prêtera-t-elle oreille à cette injonction ? Fin avril, elle avait ignoré une autre ordonnance de la CADHP qui demandait de suspendre provisoirement le mandat d’arrêt émis à l’encontre de Guillaume Soro, qui l’avait saisie.
D’ailleurs, quelques jours après l’ordre de la Cour africaine, la Côte d’Ivoire avait décidé formellement de ne plus reconnaitre la compétence de la CADHP, l’accusant de porter « atteinte à sa souveraineté, à l’autorité et au fonctionnement de sa justice » et de « saper les bases de l’Etat de droit par l’instauration d’une véritable insécurité juridique ».
Guillaume Soro est toujours exilé en France.