La Commission d’enquête indépendante de l’ONU sur le Burundi a fait état jeudi à Genève, de possibles crimes contre l’humanité au Burundi, en dépit de l’arrivée au pouvoir, du président élu Evariste Ndayishimiye en juin dernier.
Dans un communiqué, le chef de la Commission, Doudou Diene, note que « jusqu’à présent nous n’avons vu que très peu de changements positifs depuis que le président Ndayishimiye est entré en fonction», déplorant le fait que «l’espace démocratique reste très étroit, l’impunité persiste et il n’y a aucune indication que le nombre de violations des droits de l’homme ait baissé sous le nouveau gouvernement».
Le changement à la tête du pays, qui a été précipité en raison du décès brusque du président, Pierre Nkurunziza, n’aurait pas répondu aux attentes de la communauté internationale. Au contraire, l’arrivée de Ndayishimiye Ndayishimiye à la présidence du Burundi, est «préoccupante et alarmante» pour les droits de l’homme, selon les experts onusiens.
Pour établir son rapport qui couvre la période depuis mai 2019, la Commission s’est basée sur plusieurs centaines de témoignages. La milice des jeunes du parti au pouvoir et les forces de sécurité seraient les premiers responsables des violations des droits de l’homme au Burundi.
Les enquêteurs pointent du doigt des crimes « contre l’humanité commis sous forme de meurtres, d’emprisonnement ou autres formes sévères de privation de la liberté physique, la torture, le viol et d’autres formes de violences sexuelles tout aussi graves ainsi que des persécutions politiques». Ils invitent l’ONU à accompagner le nouveau régime burundais en vue d’une amélioration de la situation des droits de l’homme.