Abdelmajid Tebboune, placé depuis décembre 2019 à la présidence de l’Algérie par la junte militaire, a failli aux promesses faites au peuple algérien.
En effet, le quotidien américain New York Times a brossé un tableau très sombre de la situation en Algérie, où les signaux d’une nouvelle aube s’estompent, et où le système se renouvelle sans cesse et refuse de changer.
La révolte dans les rues qui a commencé l’année dernière sous le nom de Hirak, le mouvement contestataire anti-régime, a d’abord semblé amorcer une nouvelle aube dans un pays qui avait été étouffé par son armée depuis l’indépendance.
Pour faire face au mouvement de protestation, l’État répressif algérien a mis à contribution ses nombreux services de sécurité.
Un an après l’éviction de l’ancien Président Abdelaziz Bouteflika et l’emprisonnement d’un bon nombre des proches collaborateurs par l’armée, les espoirs d’un changement de régime se sont vite estompés, écrit le chef du bureau parisien du journal, Adam Nossiter, qui s’est rendu à Alger pour interviewer l’actuel président.
«Les vieilles habitudes sont mortes dans ce pays d’Afrique du Nord, qui a connu près de 60 ans de répression, d’ingérence militaire, d’élections truquées et de très peu de démocratie», écrit le journal, rappelant que l’armée a établi sa prééminence en politique peu après l’indépendance et demeure à l’avant-garde.
Le journaliste du NYT rappelle que c’est dans ce même vieux système corrompu que l’actuel président avait passé toute sa carrière, avant d’être élu lors d’un vote qui, selon les opposants, a attiré moins de 10% de l’électorat.
«Aujourd’hui, il y a deux récits politiques en Algérie: celui du président, en haut, et celui dans les rues en bas», a noté le journal.
Outre la répression croissante, le journaliste a évoqué la corruption, le truquage et la fraude lors des élections législatives. «Des sièges ont été vendus, au prix de 540.000 dollars selon le témoignage d’un parlementaire – dans le même Parlement qui a ratifié le projet de la nouvelle Constitution du président, rédigé après son arrivée au pouvoir lors d’élections contestées en décembre».
Les Algériens ordinaires restent sceptiques au vu de l’évolution de la situation dans le pays, et exigent un changement radical du régime en place à Alger.