Les émissaires de la CEDEAO, de l’Union africaine (UA) et des Nations unies qui assurent une mission de « diplomatie préventive » en Côte d’Ivoire, se sont entretenus mardi avec des leaders de l’opposition autour de la situation sociopolitique qui prévaut dans le pays et du scrutin présidentiel du 31 octobre prochain.
L’opposition, après avoir donné ses impressions sur les évènements qui émaillent l’actualité du pays ces derniers temps, a formulé sa volonté de participer à la présidentielle en la conditionnant par plusieurs revendications.
Les opposants demandent le retrait du Code électoral actuel et de la candidature du président sortant Alassane Dramane Ouattara qui est au terme de son deuxième mandat, en vue de se conformer, selon eux, à la Constitution.
Les adversaires du régime au pouvoir réclament également « la dissolution du Conseil Constitutionnel actuel en vue de la mise en place d’une juridiction véritablement impartiale et qui s’attache à dire le droit, rien que le droit ».
La dissolution de l’actuelle Commission Electorale Indépendante (CEI), l’audit international de la liste électorale issue de l’enrôlement de juin-juillet 2020, la libération de tous les prisonniers politiques, le retour sécurisé de tous les exilés, la création d’une Commission d’enquête internationale pour faire le point sur toutes les tueries et les exactions commises dans le pays, sont autant d’autres conditions posées.
L’opposition a clos sa déclaration devant la mission étrangère en avertissant qu’elle « n’acceptera pas la violation de la Constitution de Côte d’Ivoire » et n’acceptera pas non plus « que soient organisées des élections déjà annoncées comme étant ‘bouclées, gérées et calées’ ».
Compte tenu de toutes ces exigences, les leaders de l’opposition semblent clairement solliciter un report du scrutin. Mais le pouvoir à maintes fois exclu toute possibilité de reporter les élections.
La mission de la CEDEAO/UA/ONU a déjà rencontré le président de la République, les ministres et les responsables des organes électoraux. Mardi, elle a échangé également avec le parti au pouvoir.