Des manifestations de colère ont éclaté mardi à Sbeitla, dans le centre-ouest de la Tunisie, où un homme est mort après que la municipalité a détruit le kiosque à journaux dans lequel il dormait, poussant les autorités à déployer des renforts.
Mardi vers 03H00 du matin, les autorités locales ont appliqué une décision de destruction d’un point de vente de journaux et de tabac illégal, dans un quartier de Sbeitla dans la région marginalisée de Kasserine.
Abderrazek Khachnaoui, le père du propriétaire de ce petit commerce, dormait dans la construction de fortune. Il est décédé lors de l’opération. «Les agents de la municipalité ont procédé à la destruction sans vérifier s’il y avait quelqu’un à l’intérieur», le fils de la victime, Oussama.
L’incident a suscité la colère de la famille du défunt et les habitants du quartier «Essrour» où habitait la victime et ont bloqué des routes secondaires et fermé des commerces dans la ville. Également, des échauffourées ont éclaté dans les rues de la ville entre les habitants et les agents de sécurité.
Des unités de l’Armée se sont déployées dans la ville de Kasserine pour mettre fin aux désordres et rétablir le calme. Et dans un geste d’apaisement, le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, a dépêché sur place les ministres de l’Intérieur et des Affaires locales, Taoufik Charfeddine et Chokri Ben Hassen, «pour apporter le soutien matériel et moral nécessaire à la famille de la victime».
Le chef du gouvernement a limogé le préfet et le sous-préfet de la région, ainsi que le chef du district sécuritaire et le chef du poste de police municipale.
Alors que la situation économique était déjà difficile en Tunisie, les restrictions mises en place pour ralentir la propagation du nouveau coronavirus ont un impact social dévastateur. Le taux de chômage, qui a grimpé à 18% et pourrait dépasser les 21% d’ici la fin de l’année au niveau national selon l’Institut national de la statistique, est nettement plus élevé dans les régions intérieures.
Sbeitla, située à 30 km du chef-lieu Kasserine, fait partie des villes de l’intérieur tunisien défavorisé où les mouvements de protestations sont récurrents pour réclamer travail et investissements.