La nouvelle taxe douanière imposée pour tout achat d’un terminal électronique neuf (portable, tablettes,…), entrée en vigueur ce jeudi 15 octobre au Cameroun, ne passe pas pour la population.
Selon cette nouvelle disposition, dès qu’un nouvel appareil est allumé pour la première fois, en y mettant une SIM d’un opérateur de téléphonie opérant légalement dans le pays, un message s’affiche automatiquement pour informer son acheteur du montant net à payer pour la douane, ainsi que des modalités de paiement (voie numérique via une plateforme gouvernementale dédiée à la collecte de ces taxes).
La taxe qui s’élève à 33 % de la valeur de l’outil à sa sortie d’usine, est décriée par les citoyens, voire par certaines structures de la société civile et des partis politiques. Les associations des consommateurs ont dénoncé la mesure, estimant qu’il revient à l’opérateur économique qui importe le matériel dans le pays de payer la taxe nécessaire. Le président du parti d’opposition PCRN, Cabral Libii, dit espérer voir cette taxe annulée en vue de « préserver les intérêts du peuple ».
Pourtant, la nouvelle mesure, présentée comme une innovation par les autorités, est un des moyens pour lutter contre la fraude et optimiser, par conséquent, les recettes douanières. A en croire la direction générale des douanes, « aujourd’hui, moins de 100 millions de francs CFA (152 000 euros) sont collectés chaque mois, contre deux milliards encaissés dans les années 2000 ».
Cette même direction fait remarquer que « près de 4 millions de téléphones sont importés au Cameroun chaque année, ce qui représente pour l’Etat un potentiel de 13 milliards de F CFA de recettes douanières (20 millions d’euros) ».