La capitale du Nigeria, Lagos, était ce lundi pratiquement à l’arrêt, en raison des manifestations de la jeunesse qui s’est affrontée violemment avec les forces de l’ordre.
Des milliers de manifestants bloquaient l’aéroport international de Lagos et des routes principales de la mégapole, provoquant des embouteillages interminables.
Si au départ, la contestation était pour dénoncer les violences policières, et réclamer la fermeture de l’unité de police, SARS, accusée d’arrestations illégales et de torture, les manifestants, remontés contre la pauvreté, s’en prennent maintenant aux autorités centrales dont le président Muhammadu Buhari qu’ils veulent voir partir.
Ce lundi, les jeunes ont brandit des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : « Tous ceux âgés de plus de 65 ans devraient quitter le gouvernement, Buhari en fait partie » ou encore « Buhari est un mauvais garçon ».
Tentant de calmer les manifestants, certains responsables se sont exprimés, en mettant en avant le fait que les autorités sont à leur écoute.
Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sunday Dare, qui s’est entretenu avec le chef de l’Etat, lundi, a déclaré, à l’issue de ce tête-à-tête, que « le président a promis qu’il mettrait en place les réformes promises » pour moderniser la police, sachant que « les réformes sont un processus long ».
Comme pour appuyer ces propos du ministre, le gouverneur de l’Etat de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, reconnaissant la « légitimité » des inquiétudes des jeunes, leur a demandé sur son compte Twitter, de faire preuve de patience,.
Un couvre-feu de 24h a été décrété à Lagos. Les manifestations qui ont commencé il y a une dizaine de jours sont aussi présentes dans d’autres villes du pays. Au moins 15 morts personnes auraient déjà perdu la vie, dont deux policiers, selon un bilan d’Amnesty International.