Les autorités en Côte d’Ivoire ont décidé de dialoguer avec les partis d’opposition pour trouver une issue aux manifestations provoquées, entre autres, par la candidature du président Alassane Ouattara pour un troisième mandat.
Mercredi matin, une rencontre a eu lieu dans ce cadre à Abidjan. Selon le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Sidiki Diakité, le gouvernement a résolu de répondre favorablement à certaines requêtes émanant de l’opposition.
« Le gouvernement a décidé d’examiner favorablement et dans les meilleurs délais les requêtes portant sur la CEI, à savoir l’intégration d’une cinquième personnalité à la Commission centrale de la CEI au titre de l’opposition, l’octroi d’un poste de vice-président au PDCI dans le bureau de la Commission centrale de la CEI et la recomposition des CEI locales », a-t-il déclaré à la presse.
Mais une grande partie de l’opposition (PDCI, FPI, EDS), qui a boycotté la rencontre, exige que les pourparlers soient placés sous l’égide de la communauté internationale.
L’invitation du gouvernement « ne nous concernerait que si elle s’inscrit dans un cadre international, que si elle est convoquée par la CEDEAO ou toute autre organisation internationale sous l’égide des Nations unies », a déclaré le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan.
Une mission de médiation ouest-africaine présente à Abidjan a pris part à la séance de dialogue entre pouvoir et opposition. Son représentant, le Général Francis Behanzin, de la Commission Paix et Sécurité de la CEDEAO, est plutôt optimiste.
« Nous avons assisté en tant qu’observateur (…) à cette rencontre. Certains partis de l’opposition n’étaient pas présents (…). Mais nous avons entendu des propos assez forts, des propos conciliants qui demandent que les parties prenantes se retrouvent autour de la table de discussion », a-t-il déclaré, ajoutant que « dans le génie propre de la Côte d’Ivoire, les moyens seront trouvés pour que l’élection se passe dans la paix et la sérénité ».
Un point de vue que ne partagent pas les partis ayant boycotté la réunion, qui ont d’ailleurs affirmé que la médiation ouest-africaine s’est soldée par un « échec », et ont demandé à leurs militants d’intensifier leurs actions de « désobéissance civile ».