Le président nigérian, Muhammadu Buhari, a invité les jeunes à mettre un terme aux manifestations, dans un discours télévisé prononcé ce jeudi 22 octobre.
« Résistez à la tentation d’être utilisés par des éléments subversifs pour causer le chaos et tuer notre jeune démocratie », a-t-il exhorté, avertissant qu’il « n’autoriserait personne ni aucun groupe à mettre en péril la paix et la sécurité nationale ».
La sortie médiatique du chef de l’Etat intervient après plusieurs jours de soulèvements populaires qui ont atteint leur paroxysme le mardi 20 octobre, baptisé « mardi sanglant », avec à l’affiche 12 personnes ayant succombé aux tirs à balles réelles par les forces de l’ordre, à Lagos.
Plusieurs villes du pays sont touchées par cette révolte populaire qui réclamait auparavant la suspension de la Brigade spéciale de répression des vols (SARS), accusée d’exactions contre la population. La structure a été dissoute par le gouvernement, mais cela n’a pas calmé la colère des manifestants qui demandent désormais le départ de leur président Buhari.
« J’ai été très clair sur le fait que la dissolution de la brigade SARS s’inscrit dans notre engagement à mettre en œuvre une réforme étendue de la police. Malheureusement, la vitesse à laquelle cette décision a été prise, semble avoir été assimilée à de la faiblesse », a déploré le chef de l’Etat.
Le « Mardi sanglant » n’a pas laissé indifférente la communauté internationale. L’ONU et l’Union africaine se sont exprimées sur les violences en appelant, entre autres, au calme. La Cour pénale internationale (CPI) a dit, jeudi, « suivre de près les incidents en marge des manifestations au Nigeria ».
Tout en remerciant ces organisations, Buhari les a invités « à attendre d’avoir tous les éléments entre les mains avant de juger ». Le dirigeant nigérian n’a pas fait de commentaire sur la répression sanglante elle-même.