Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, en visite au Mali, s’est opposé lundi à la volonté de Bamako d’engager un dialoguer avec les groupes jihadistes qui sévissent au Mali et dans la région du Sahel en général.
A son arrivée au Mali, le ministre français a rencontré dimanche, séparément, deux des mouvements armés signataires de l’accord de paix d’Alger. Lundi, il s’est entretenu avec le président de transition, Bah Ndaw et le Premier ministre, Moctar Ouane.
Le message du ministre Le Drian est sans ambigüité : il est impératif de travailler pour la mise en œuvre de l’accord d’Alger et seuls les mouvements armés signataires seraient concernés.
«Disons les choses très clairement : il y a les accords de paix (…) et puis il y a les groupes terroristes qui n’ont pas signé les accords de paix (…) Les choses sont simples », a-t-il déclaré lors d’une conférence animée conjointement avec des responsables maliens.
La position de la France est également celle « des pays du G5 Sahel, c’est la position de la communauté internationale, c’est la position du Conseil de sécurité » de l’ONU, a-t-il martelé, en réponse à une question relative à la possibilité d’un dialogue avec les groupes liés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.
Mais pour Moctar Ouane, le dialogue avec les groupes armés jihadistes « est une opportunité d’engager une vaste discussion avec les communautés afin de définir les contours d’une nouvelle gouvernance des espaces», ajoutant que «cela va nécessiter (…) un séquençage et une coordination avec nos partenaires notamment ceux qui interviennent sur le plan militaire» dans la région et à leur tête la France.
Le Premier ministre malien a tenu à rappeler que le « dialogue national inclusif », tenu fin 2019 au Mali, a très clairement mis en avant «la nécessité d’une offre de dialogue» avec ces groupes armés.
Le Drian a effectué sa visite quelques jours après la libération au Mali de la Française Sophie Pétronin qui faisait partie de quatre otages relaxés par les jihadistes en échange de la libération de 200 détenus islamistes par le gouvernement malien.