Le Maroc a opté pour la voie maritime pour approvisionner les marchés mauritaniens en légumes et fruits, en attendant la réouverture de l’unique poste frontalier de Guergarate où le passage des véhicules de marchandises, est bloqué depuis trois semaines, par des miliciens du Polisario déguisés en civils.
Un premier navire marocain a débarqué une trentaine de conteneurs chargés de légumes et de fruits destinés aux marchés mauritaniens qui souffraient ces derniers jours, d’une pénurie de produits agricoles.
«La récente crise des légumes a été surmontée, après l’arrivée d’un navire chargé d’un certain nombre de conteneurs remplis de légumes, d’autres quantités devraient arriver dans les semaines à venir», a confirmé la ministre mauritanienne du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, Mme Naha Mint Hamdi Ould Mouknass, lors d’une visite dans un marché à Nouakchott.
Suite au blocage du passage de Guergarate, des leaders politiques mauritaniens ont pointé du doigt l’inertie de leur gouvernement face à cette crise.
Kan Hamidou Baba, le chef du Mouvement pour la Refondation (MPR) et ancien candidat à la présidentielle de 2019, a jugé que ce blocage est «inacceptable», estimant que «c’est une tentative d’étouffer l’économie mauritanienne et l’économie des pays voisins ».
Le gouvernement mauritanien, a-t-il dit lors d’un point de presse, «aurait dû intervenir pour exprimer son rejet de ce qui se passe» au niveau de la frontière nord de la Mauritanie.
Par ailleurs, des médias locaux rapportent que le chef d’état-major adjoint de l’armée mauritanienne, le général de division, Mokhtar Bella Chaabane s’est rendu discrètement lundi dernier, dans la région de Nouadhibou, où se trouve le poste frontière de Guergarate, afin de s’enquérir de la situation au niveau de la frontière nord du pays.
Selon l’agence mauritanienne privée Alakhbar, l’objectif de ce déplacement est également d’étudier les mesures destinées à «sécuriser» cette frontière située à 55Km de Nouadhibou, qui fait souvent l’objet d’intrusion d’éléments du Polisario venant des camps de Tindouf.
Malgré l’injonction de l’ONU et du Conseil de sécurité dans sa dernière résolution 2548, le Polisario encouragé par les dirigeants algériens, refuse d’obtempérer et maintient ses pions à Guergarate tout en accusant le Maroc de violer l’accord militaire du cessez-le-feu de 1991.