Le gouvernement camerounais, pressé de toutes parts, a finalement renoncé à rendre obligatoire le vaccin contre le cancer du col de l’utérus sur les jeunes filles âgées de 9 à 13 ans.
La ministre des enseignements secondaires a adressé une note aux chefs des établissements scolaires dans laquelle elle informe que « suite aux très hautes prescriptions du chef de l’Etat », ce « vaccin revêt d’un caractère non obligatoire et de ce fait ne saurait être une condition pour l’admission des jeunes filles dans les établissements scolaires ». « J’attache un grand prix à la stricte application de cette instruction », a-t-elle insisté.
Le gouvernement avait introduit en septembre dernier, le fameux vaccin, le Gardasil, dans les établissements scolaires, avec l’objectif de vacciner près de 400 000 jeunes filles, compte tenu du nombre croissant de décès dus à cette maladie : 1546 personnes décédées pour 2356 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus, selon les statistiques officielles.
Mais les leaders de l’Eglise catholique romaine du Cameroun se sont ouvertement opposés à cette campagne de vaccination, certains ayant interdit l’administration du vaccin dans les établissements scolaires confessionnels placés sous leur autorité.
Des personnalités de la société civile et des hommes politiques ont également invité les autorités à mettre un terme à cette initiative. Quelques rumeurs ont appréhendé, derrière cette campagne, un projet de vouloir rendre stériles les jeunes filles stériles, sous les auspices de l’OMS, afin de freiner la procréation en Afrique.
Le président du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs), Serge Espoir Matomba, a salué « la décision du Chef de l’Etat » de sursoir l’administration du vaccin du cancer du col de l’utérus, dans une déclaration publiée sur sa page Facebook.
Il a réclamé, cependant, « l’ouverture d’un grand débat public sur l’administration des vaccins aux Camerounais afin d’éviter tout fantasme sur l’efficacité de la vaccination ».