Interdit d’élection en 2015, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti de l’ex-président Blaise Compaoré qui avait été chassé du pouvoir une année avant, veut à nouveau prendre les rênes du pays.
Son candidat, Eddie Komboïgo, en pleine campagne à travers le pays, a tenu jeudi un meeting sur la place de la Nation à Ouagadougou, un lieu symbolique qui avait été pris en otage par des dizaines de milliers de Burkinabè qui s’étaient opposés en 2014 à la révision constitutionnelle et au maintien de Compaoré au pouvoir.
« Nous avons perdu le pouvoir par la rue, nous sommes revenus pour reconquérir le pouvoir par les urnes! », a déclaré le riche comptable Komboïgo, devant plusieurs milliers de militants du CDP, enthousiastes et optimistes quant à la reconquête du pouvoir.
Blaise Compaoré avait régné 27 ans sur le Burkina avant de fuir le pays pour s’exiler en Côte d’Ivoire. Il est poursuivi par la justice burkinabè pour « atteinte à la sûreté de l’Etat» et «assassinat» dans le cadre de la mort de l’ancien président Thomas Sankara, ainsi que pour «homicide» en lien avec la répression des manifestations qui avaient entraîné sa chute.
Ses partisans réclament toujours son retour dans le pays. A ce propos, le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, également en campagne pour un deuxième mandat, a indiqué à Ziniaré, fief de Compaoré, que « tous ceux qui sont à l’extérieur peuvent revenir au pays, ceux qui n’ont pas de problème en justice n’ont rien à craindre », et, concernant le cas de Compaoré, « il faut qu’on prépare les choses pour que tout soit clair pour tout le monde avant qu’il ne revienne dans son pays ».
Les élections présidentielles et législatives, se tiendront ce dimanche 22 novembre au Burkina Faso, où quelque 6,5 millions d’électeurs sont attendus aux urnes.