Le Burundi ne veut plus de la présence du Bureau de l’envoyé spécial de l’ONU sur son territoire et a fixé l’échéance du 31 décembre prochain pour la « fermeture formelle et la liquidation » de cette représentation, indique une note, datée du 17 novembre, adressée par la diplomatie burundaise au Secrétariat générale de l’ONU à New York.
Le Bureau de l’Envoyé spécial de l’ONU avait été installé en 2016 avec l’objectif de suivre la crise politique au Burundi causée par le troisième mandat de l’ex-président Pierre Nkurunziza, et qui a fait au moins 1200 morts et poussé à l’exode de quelque 400.000 Burundais.
Le SG de l’ONU, Antonio Guterres a sollicité récemment le prolongement de la présence du Bureau jusqu’au 31 décembre 2021, estimant que la situation dans le pays est encore « fragile ». Mais pour Gitega, la page de la crise a été définitivement tournée avec l’accession au pouvoir du général Evariste Ndayishimiye en mai dernier.
«Au terme d’un processus électoral réussi qui s’est soldé par une transition politique historique, pacifique et exemplaire en Afrique, le gouvernement du Burundi estime qu’une présence des Nations unies à caractère politique n’est plus pertinente et n’apporte aucune valeur ajoutée dans la vie quotidienne des Burundais », souligne la note.
Les autorités burundaises estiment, au contraire, que cette représentation « continue de maintenir le Burundi dans une psychose de crise artificielle savamment entretenue par des acteurs étrangers ».
Cependant, toute aide des Nations unies en lien avec la lutte contre la pauvreté et en faveur du développement socio-économique du pays serait la bienvenue, selon la diplomatie burundaise. En effet, Ndayishimiye a fait du rétablissement économique du Burundi sa priorité.
Ce pays est-africain figure parmi les trois Etats les plus pauvres au monde, selon la Banque mondiale, qui estime que 75% de sa population vit en-dessous du seuil de pauvreté.