Les autorités marocaines envisagent sérieusement de suspendre les émissions télévisées ayant trait à la criminalité afin de lutter contre les effets néfastes que peuvent avoir ce genre de programmes sur les téléspectateurs, et en particulier les plus jeunes.
La récente déclaration du ministre marocain de la communication Mustapha El Khalfi, illustre cette tendance. En effet, le porte-parole du gouvernement a affirmé mardi que le gouvernement avait mis en place une série de mesures pour faire face à la montée de la criminalité dans le pays.
Plusieurs députés marocains avaient mis en avant, ces dernières semaines, les effets potentiellement dangereux qu’avaient ces émissions télévisées auprès du public, et notamment les plus jeunes. Certains téléspectateurs s’inspireraient directement de ce genre de reportages grand public pour commettre leurs crimes.
Plusieurs émissions nationales sont dans le viseur du gouvernement marocain, à l’exemple de « Akhtar Al Moujrimin » (les plus dangereux criminels) diffusée sur la chaîne 2M, de « Masrah al Jarima » (la scène du crime) une des émissions phares de Médi1 TV, ou encore de « Moudawala » (délibération) de la chaîne Al Aoula.
Cette mesure radicale s’inscrit dans la droite ligne de l’initiative prise en décembre dernier par le Premier ministre, Abdelilah Benkirane, de solliciter une enquête de la part de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA) afin de trancher sur la question des émissions à caractère criminel.
Depuis la fin de cette enquête, une émission a déjà été suspendue par la HACA et sera remplacée, d’après le ministre de la Communication, par une émission « plus positive » traitant de la réinsertion des prisonniers. A terme, d’autres programmes télévisés seront réalisés autour de modèles de réussite au sein de la société ou de personnes ayant fait preuve d’héroïsme.