La Cour constitutionnelle en Centrafrique a invalidé, ce jeudi 4 décembre, la candidature de l’ancien président François Bozizé, à la présidentielle du 27 décembre prochain, pour avoir eu des soucis avec la justice.
La juridiction suprême a considéré, dans sa décision, le fait « que le candidat fait l’objet d’un mandat d’arrêt international lancé contre lui le 31 mars 2014 » par la justice centrafricaine, notamment « pour assassinats, arrestations, séquestrations, détentions arbitraires et tortures ».
Plus que cela, Bozizé fait l’objet de sanctions de l’ONU lancées en 2014, « renouvelées le 28 juillet 2020 », et « il déroge au critère de bonne moralité inscrit dans le Code électoral », ajoute la Cour.
Les Nations unies avaient en effet gelé les avoirs de l’ancien président à l’étranger et prononcé une interdiction de voyager, accusé d’avoir soutenu depuis son exil des milices coupables de « crimes de guerre et crimes contre l’Humanité ».
L’ex-dirigeant, 74 ans, n’a pourtant pas été inquiété depuis son retour d’exil à la fin de l’année dernière. En se portant candidat, il voulait, selon ses propos, mettre son expérience au service de son pays pour le rétablissement de la paix. Bozizé qui avait accédé au pouvoir en 2003 par un coup d’Etat, avait été chassé la même année par la rébellion ex-Séléka.
Son directeur de campagne, Christian Guenebem, a déclaré au micro de l’AFP, que « ni le mandat d’arrêt ni les sanctions ne constituent des condamnations et il (François Bozizé, ndlr) continue de bénéficier de la présomption d’innocence ». Guenebem a promis que « le temps de la réaction » viendra.
Quatre autres candidats ont été recalés par la Cour constitutionnelle, notamment Jean-Michel Mandaba, Bertrand Bali Kemba, Freddy Michael Guele-Gongassoua et Armel Sayo, pour des raisons de corruption et d’appartenance à des groupes armés.
Le président sortant Faustin Archange Touadéra affrontera 17 candidats en lice, et fait figure de grand favori dans la compétition qui s’annonce tendue.