L’ex-chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a obtenu deux passeports (ordinaire et diplomatique) et envisage de rentrer dans son pays au courant de ce mois de décembre, a annoncé vendredi dernier son avocate, Me Habiba Touré.
«Ayant maintenant son passeport, il envisage de rentrer en Côte d’Ivoire, au cours du mois de décembre 2020, et a désigné à cet effet, le Ministre Assoa Adou, Secrétaire Général du Front Populaire Ivoirien (FPI), pour approcher les autorités compétentes afin d’organiser son retour dans la quiétude conformément à son statut d’ancien Président de la République», explique son avocate.
Revenant sur la crise pré et postélectorale de 2020 qui a endeuillé le pays, Gbagbo a non seulement apporté «son réconfort à tous ceux qui sont blessés dans leur âme et dans leur chair», mais il a aussi demandé aux autorités ivoiriennes de libérer les leaders politiques emprisonnés qui n’ont fait que valoir leur droit de dire non à un 3ème mandat inconstitutionnel du président sortant, Alassane Ouattara. Il a plaidé également pour « le retour sécurisé des exilés » afin de restaurer un climat de confiance.
L’ancien président ivoirien avait été arrêté à l’issue de la crise postélectorale de 2010-2011 et transféré à la CPI en 2011. Début février 2019, il a été acquitté de crimes contre l’humanité et est en liberté conditionnelle en Belgique. L’appel introduit contre son acquittement est encore en examen.
Gbagbo a voulu regagner la Côte d’Ivoire avant la présidentielle du 31 octobre 2020, mais le déplacement n’a pas pu s’effectuer en raison du document de voyage dont il n’était plus en possession depuis son arrestation.
Ce dimanche 6 novembre, l’ancien ministre Charles Blé Goudé, qui avait été aussi arrêté par la CPI et qui bénéficie d’une liberté conditionnelle à La Haye, a évoqué également son retour en Côte d’Ivoire avec Laurent Gbagbo.