Le Fonds monétaire international a décidé ce jeudi d’accorder un don de 100 millions de dollars aux trois pays d’Afrique de l’Ouest lourdement affectés par l’épidémie d’Ebola, notamment le Liberia, la Sierra-Leone et la Guinée. Le geste a pour objectif d’alléger le poids de cette dette et d’effacer, dans les prochaines années, toute la dette et les intérêts dus à l’institution.
Christine Lagarde, directrice générale du FMI justifie cette mesure qu’elle indique d’ailleurs comme la première en son genre vis-à-vis des pays concernés: «Ce n’est pas dans nos activités traditionnelles de faire des dons. (…). Mais nous faisons ça parce que ces trois pays traversent une épreuve extrêmement difficile», a-t-elle déclaré ce jeudi.
Pour dégager ce fonds, l’institution financière a dû élargir un mécanisme qu’il avait créé après le tremblement de terre en Haïti en 2010 pour effacer 268 millions de dollars que lui devait le pays. Le compte créé au départ pour faire face uniquement aux désastres naturels comme les séismes, sera désormais extensible aux cas de «catastrophe de santé publique».
Le Liberia, la Sierra-Leone et la Guinée voient ainsi leur dette envers le FMI allégée d’un cinquième de la dette totale qui s’élève à 469,1 millions de dollars.
Le FMI se dit prêt à tendre davantage la main aux trois pays. Il a indiqué qu’il pourrait approuver, à leur intention, dans les prochaines semaines, un prêt à taux zéro de 160 millions de dollars, montant qui s’ajouterait aux130 millions déjà déboursés en septembre.
L’épidémie d’Ebola reste un défi. L’espoir suscité par la baisse des contaminations constatée ces derniers mois vient d’être balayé par l’augmentation enregistrée en fin janvier, dans les trois pays ouest africains, avec 124 nouveaux cas, selon l’OMS. Au total, l’épidémie a déjà causé la mort de près de 9000 personnes, depuis sa déclaration au printemps 2014. L’OMS recommande de poursuivre les efforts entrepris.