L’Union européenne (UE) a décidé de suspendre son soutien budgétaire au profit de l’Ethiopie, à cause des hostilités de la région dissidente du Tigré, située au nord du pays.
Une enveloppe de 90 millions d’euros, destinée à plusieurs projets en Ethiopie et au développement des liens logistiques entre ce pays et ses voisins, est mise en jeu et ne sera décaissée que sous plusieurs «conditions».
D’après un communiqué de la porte-parole de la Commission européenne à Bruxelles, Ana Pisonero-Hernandez, la reprise des paiements ne sera programmée que si l’Ethiopie garantit un accès humanitaire complet aux travailleurs humanitaires, un accès des civils cherchant refuge dans les pays voisins, l’arrêt des mesures ciblant certaines ethnies et des discours de haine, le rétablissement des réseaux de communications et l’accès des médias au Tigré.
Pisonero-Hernandez précise que la décision de l’UE de suspendre ses aides «n’affecte pas les programmes humanitaires de l’UE sur le terrain ou les autres mesures de développement, qui continueront à être mis en œuvre normalement».
Addis-Abeba a lancé une opération militaire au Tigré depuis le 4 novembre, l’objectif étant de traquer les dirigeants du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti à la tête de la région qui région qui défiait le pouvoir central depuis plusieurs mois.
Le gouvernement a proclamé sa victoire le 28 novembre dernier, mais les combats continuent encore dans de nombreuses zones de la région, les soldats étant à la recherche des leaders du TPLF.
Les organisations humanitaires se plaignent de ne pas pouvoir entrer facilement en contact avec les personnes dans le besoin, en dépit de l’accord avec Addis-Abeba permettant l’accès au Tigré. Dernièrement, les autorités éthiopiennes ont précisé que le travail des humanitaires doit être mené sous leur contrôle.
Les combats au Tigré auraient fait des milliers de morts et provoqué la fuite de près de 50.000 habitants de la région vers le Soudan voisin, à s’en tenir aux données de think-tank International Crisis Group.