Les électeurs centrafricains se sont rendus en masse aux urnes ce dimanche 27 décembre pour choisir leur président et leurs 140 députés et le scrutin s’est passé globalement dans le calme en dépit des menaces proférées par certains groupes armés, témoignent de nombreux observateurs, dont ceux de l’ONU.
La Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA) qui a participé à la sécurité des électeurs, a salué la mobilisation de la population qui est «sortie massivement pour exercer son devoir civique».
«Malgré les menaces des groupes armés alliés à quelques acteurs de la classe politique, la population ne cède pas, l’ANE (Autorité nationale des élections, ndlr) ne cède pas, la communauté internationale ne cède pas et l’ONU ne cède pas», a déclaré la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général de l’ONU en RCA, Denis Brown, après avoir fait le tour de quelques bureaux de vote dans la capitale, Bangui.
Les forces de l’ONU ont été déployées sur le territoire national, aux côtés des forces nationales, pour s’assurer du bon déroulement du scrutin organisé sur fond des menaces de groupes armés qui avaient juré, il y a plus d’une semaine, de «marcher sur Bangui» pour empêcher le scrutin. La MINUSCA a également déployé des équipes d’observation électorales.
«Les Casques bleus de la MINUSCA ont soutenu le processus dès le début pour encourager des élections pacifiques, crédibles et inclusives», a déclaré le chef des opérations de paix de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix.
Vendredi 25 décembre, jour de Noël, des éléments non-identifiés ont attaqué les forces de défense centrafricaines et la MINUSCA à Dékoa (250 kilomètres au nord de Bangui), faisant trois morts et deux autres blessés parmi les Casques bleus burundais. Jean-Pierre Lacroix a prévenu que les responsables de ces crimes rendront des comptes.
La veille, 300 Casques bleus du contingent rwandais de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) étaient arrivés dans le pays, en renfort de la MINUSCA, pour renforcer la sécurisation du processus électoral.
Concernant la présidentielle, le président Faustin Archange Touadéra qui brigue un second mandat serait le candidat favori du scrutin. Une seule femme était en lice en l’occurrence Mme Catherine Samba Panza, ancienne maire de Bangui (2013-2014) et ancienne présidente de la transition du pays (2014-2016).