Le magnat franco-israélien, Beny Steinmetz a comparu lundi 11 janvier au tribunal correctionnel suisse de Genève pour répondre de son rôle dans une affaire de pots-de-vin versés, via des comptes suisses, à de hauts dignitaires guinéens en échange de droits miniers.
L’affaire remonte à la fin des années 2000, lorsque les autorités guinéennes, sous l’ère de l’ancien président Lansana Conté, avaient retiré au groupe anglo-australien Rio Tinto l’exploitation du gisement de fer de Simandou au profit du groupe Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) actif dans les ressources naturelles et l’immobilier. Le site de Simandou en Guinée constitue la plus grande réserve inexploitée de minerai de fer de haute qualité au monde.
Le parquet genevois accuse l’homme d’affaires franco-israélien de «corruption d’agents publics étrangers et de faux dans les titres». Il met aussi en avant un «pacte de corruption» dans lequel seraient impliqués Beny Steinmetz, ses représentants en Guinée et le président Alpha Conté, ainsi que sa quatrième épouse Mamadie Touré. Quant aux pots-de-vin présumés, ils s’élèveraient à environ 10 millions de dollars.
Le procès qui vient de s’ouvrir et qui va durer une semaine, est l’aboutissement de sept années d’enquête. Beny Steinmetz qui réfute les accusations retenues contre lui, risque jusqu’à dix ans de prison si les faits dont il est accusé sont confirmés. Le verdict sera rendu d’ici deux semaines. «Nous allons plaider son innocence», a déclaré son avocat, Marc Bonnant.
Soulignons que le président Alpha Condé avait remis à plat tous les permis d’exploitation minière accordés par Lansana Conté, après son accession au pouvoir en 2010.
Toutefois, Beny Steinmetz et les nouvelles autorités guinéennes étaient parvenus à un accord, début 2019, prévoyant que son groupe renonce à ses droits sur Simandou en échange d’un abandon des poursuites pour corruption. Ce deal n’a nullement influencé la justice suisse.