Quelque 18 millions d’électeurs ougandais sont attendu ce jeudi 14 janvier aux urnes pour élire leur futur président. Une dizaine de candidats sont en lice dont notamment le président sortant, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 35 ans et son principal adversaire le député et célèbre chanteur, Bobi Wine, 38 ans.
Le climat est tendu depuis quelques jours dans le pays, où la campagne électorale a été émaillée des violences et certains candidats de l’opposition ont été arrêtés avant d’être libérés. Le candidat Bobi Wine, surnommé le «président du ghetto» se promenait avec casque et un gilet pare-balles par peur d’être pris pour cible par les partisans du camp adverse.
Les autorités ont procédé à la fermeture des réseaux sociaux, mardi 12 janvier, en réponse, selon elles, à la désactivation des comptes de certains responsables du pays proches du pouvoir, par Facebook qui a justifié son action par des messages de nature à perturber le débat public.
Mardi, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, qui dit suivre attentivement la situation dans le pays, a exhorté « particulièrement les forces sécuritaires, à agir en respectant les normes internationales relatives aux droits de l’Homme », et encouragé tous les acteurs politiques à «s’abstenir de toute incitation à la violence ou à des discours de haine».
De son côté, le secrétaire d’Etat américain adjoint chargé de l’Afrique, Tibor Nagy, s’est dit préoccupé par la décision du gouvernement ougandais de bloquer les réseaux sociaux et les messageries ; des restrictions qui, selon lui, « sapent les droits humains et les libertés fondamentales ».
Kampala a rejeté plus de 75% des demandes d’observation des élections. L’ambassade américaine dans le pays a annoncé mercredi son choix de ne plus superviser le scrutin.
Répondant à cette annonce, la présidente de la commission électorale, Justice Simon Byabakama, a affirmé que « c’est dommage que vous refusiez finalement de jouer votre rôle d’observateur, mais les élections se dérouleront comme prévu et de la manière dont elles ont été organisées. Elles doivent avoir lieu et elles auront lieu».