L’économie de l’Angola, deuxième pays producteur du pétrole en Afrique, serait sévèrement touchée par la chute du prix du pétrole, selon des informations relayées par la presse angolaise ces derniers jours. Le pétrole à lui seul représente 48% du PIB, 98% des exportations et 72% des recettes de l’Etat.
Les autorités gouvernementales ont pris des mesures économiques d’urgence. Sur recommandation expresse du président de la république, José Eduardo Dos Santos, le ministère des Finances devait suspendre, temporairement, les remboursements de la dette extérieure et revoir à la baisse le budget de l’Etat pour 2015 de près de 17%.
Le gel, jusqu’à nouvel ordre, de transferts de capitaux vers l’étranger et de l’importation de marchandises, l’augmentation des impôts, la suspension temporaire des embauches dans la fonction publique, voire de probables licenciements, sont autant d’autres mesures visées le gouvernement.
Cette situation qui s’est empirée ces derniers temps, met en réelles difficultés financières des investisseurs exerçant dans le pays, aussi bien nationaux qu’étrangers, en majorité portugais travaillant dans le secteur de la construction. Le président du syndicat des travailleurs du BTP a déclaré que, à cause de la crise qui prend du terrain, «des milliers de travailleurs portugais de ce secteur seront, dans les temps à venir, amenés à quitter l’Angola».
Si le choc provoqué par la chute des prix est fortement ressenti par les pays exportateurs du pétrole d’une manière générale, il n’en est pas de même pour les pays importateurs dont certains devraient tirer un profit considérable de la situation. Selon une analyse parue dans le dernier bulletin trimestriel de la Banque mondiale, sur les répercussions de la baisse des cours du brut, l’Egypte, un pays importateur, pourrait réaliser des économies considérables sur son budget inscrit au titre des subventions à l’énergie, estimé au départ sur la base d’un prix du baril de 105 dollars contre une cinquantaine de dollars actuellement.