Les fermiers et pêcheurs nigérians qui accusaient le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell d’être responsable de fuites de pétrole au niveau de ses oléoducs, ayant détruit trois villages dans le delta du Niger, au Nigeria, ont obtenu gain de cause et seront indemnisés par un montant qui reste encore à déterminer.
La justice néerlandaise a reconnu coupable en appel, ce vendredi 29 janvier à la Haye, la filiale nigériane de Shell « des dommages résultant des déversements » du pétrole dans deux des trois villages, Goi et Oruma, et l’a ainsi condamnée à dédommager trois des quatre plaignants. L’enquête continue encore pour une troisième localité, notamment Ikot Ada Udo.
La Cour d’appel néerlandaise a également sommé la maison mère de Shell d’équiper, dans un des villages concernés, l’oléoduc en cause « d’un système de détection des fuites afin que les dommages environnementaux puissent être limités à l’avenir ».
L’entreprise Shell-Nigeria, qui nie toujours les faits qui lui sont reprochés et attribue la pollution à des actes de sabotage, s’est dite « déçue » du jugement. « Nous continuons de croire que les déversements à Oruma et à Goi étaient le résultat d’un sabotage. Nous sommes donc déçus que ce tribunal ait rendu une conclusion différente sur la cause de ces déversements », a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Par contre, des ONG ont pour leur part salué l’issue de ce procès qui a duré plusieurs années. « Nous pleurons de bonheur ici. Après 13 ans, nous avons gagné », a fait part, sur Twitter, Milieu densifie qui est la branche aux Pays-Bas, de l’organisation internationale les « Amis de la Terre ».
Au Nigeria, la satisfaction a été aussi affichée par plusieurs personnalités, dont le roi de la communauté Ogale dans le delta du Niger, Emere Godwin Bebe Okpabi, qui s’est dit « heureux de la décision » du tribunal.