L’opposant ougandais Bobi Wine a décidé de retirer, ce lundi 22 février, le recours qu’il avait déposé, il y a trois semaines, devant la Cour suprême pour contester les résultats du scrutin présidentiel de janvier dernier, remporté par le président sortant Yoweri Museveni.
Le député Robert Kyagulanyi, de son vrai nom, a accusé l’institution de manquer d’impartialité. «Les tribunaux ne sont pas indépendants, il est clair que ces personnes (juges) travaillent pour M. Museveni (…) Nous sommes convaincus que la Cour suprême a un avis prédéterminé », a-t-il déclaré devant la presse.
Quoi que disposant, selon ses propos, de nombreuses preuves d’irrégularité et des fraudes massives, l’opposant a préféré jeter l’éponge. « Nous refusons de prendre part à cette parodie de justice. Le peuple d’Ouganda aura le mot final sur sa destinée », a indiqué Wine. Rappelons que vendredi 19 février, les juges ont estimé que la plupart des preuves soumises ne pouvaient techniquement pas être prises en compte.
Toutefois, l’opposant prévoit poursuivre la bataille autrement. « Ayant retiré notre recours devant l’injuste Cour suprême, nous mettons toutes les options légales, non violentes sur la table », a-t-il prévenu, sans donner plus de détails.
Un porte-parole de la justice, Solomon Muyita, a déclaré à Reuters qu’une suite sera donnée aux accusations de Wine une fois que le retrait de son recours sera officiel, c’est-à-dire passera par l’intermédiaire de ses avocats.
«A l’heure actuelle, ce qu’il a fait, c’est qu’il n’a fait qu’une déclaration politique, en ce qui concerne les archives de la Cour suprême, l’affaire est toujours là», a-t-il déclaré.
Selon les résultats officiels de la présidentielle, Museveni, 76 ans, au pourvoir depuis 1986, a obtenu 58 % des voix contre 35 % pour Bobi Wine âgé de 39 ans.