Le Caire et Moscou ont signé mardi un accord préliminaire pour la construction de la première centrale nucléaire à usage civile en Egypte, à l’occasion de la visite du président russe Vladimir Poutine dans le pays des pharaons.
Cette rencontre qui a été particulièrement médiatisée par les pays occidentaux, intervient au moment où les relations se sont quelque peu assombries entre le plus peuplé des pays du monde arabe et son allié américain. Le rapprochement russo-égyptien est notamment perçu par les observateurs comme une tentative de Moscou de renforcer son influence dans la région.
À l’issue de ses entretiens avec Vladimir Poutine, le président égyptien, Abdel Fatah Al Sissi a déclaré que la signature du protocole d’entente pour la construction de cette centrale nucléaire par la Russie vise principalement à produire de l’électricité pour la région de Dabaa, située dans le nord de l’Egypte. Le projet avait été sur la table durant le début des années 1980, mais il a rapidement été écarté après la catastrophe de Tchernobyl en 1986.
Durant cette visite officielle, les deux pays se sont également entendus pour renforcer leurs relations bilatérales dans les domaines militaire, économique et commercial. Il a aussi été question de la lutte contre le terrorisme et de la sécurité dans la région.
Le président russe, soutien dès la première heure d’Al Sissi, a été reçu avec faste dans un palais présidentiel du Caire. Cette visite qui a revêtu un ton triomphal, a d’ailleurs été comparée par les médias égyptiens à celle de la rencontre entre Nasser et son allié Nikita Khrouchtchev, lors de l’inauguration en 1964 sur le Nil, du grand barrage d’Assouan par les soviétiques.
La dernière visite officielle du chef d’Etat russe au Caire remonte à 2005. A cette époque, Poutine avait rencontré l’ancien « raïs » Hosni Moubarak, chassé du pouvoir début 2011 sous la pression de la rue, en plein Printemps arabe.