Les poursuites intentées contre sept personnalités au Mali, dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé, dans le cadre du dossier dit de « complot contre le gouvernement de la République », ont été annulées ce mardi 2 mars par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako.
« La juridiction a annulé les mandats de dépôt et ordonné la mise en liberté immédiate de tous les inculpés, ce qui met donc fin à cette affaire », a fait part Kassoum Tapo, l’avocat de Cissé, après le prononcé de la décision de la Cour d’appel.
« C’était un dossier vide, pour lequel on a voulu instrumentaliser la justice. Aujourd’hui, c’est la démocratie qui gagne. Espérons que cette décision fasse jurisprudence pour que plus personne ne soit détenu illégalement par la Sécurité d’État [les services de renseignements] », a-t-il poursuivi.
Cette affaire remonte au mois de décembre dernier lorsqu’une une information judiciaire avait été ouverte pour « complot contre le gouvernement et association de malfaiteurs ». Le parquet avait évoqué des faits présumés « d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », des « indices graves et concordants » de l’existence d’une « entreprise criminelle » et des « actions de sabotage » contre des initiatives prises par les autorités de transition mises en place après le coup d’Etat militaire d’août dernier.
Selon la presse locale, le parquet dispose, conformément à la loi, de trois jours pour se pourvoir en cassation. Le procureur général Idrissa Arizo Maiga aurait, dans une déclaration à la télévision nationale, dit être en désaccord avec la décision prise par la chambre d’accusation.
Outre l’ancien Premier ministre, les autres personnalités concernées par ce dossier sont l’activiste Ras Bath, Sékou Traoré, ancien secrétaire général de la présidence, Mahamadou Koné, trésorier payeur général, Vital Robert Diop, directeur général de la société PMU-Mali, Aguibou Tall, directeur général adjoint de l’AGEFAU, et Souleymane Kansaye, receveur général du district.