Le médiateur de la République du Sénégal, Me Alioune Badara Cissé a invité ce dimanche, les autorités de Dakar, à être à l’écoute de la jeunesse et non à la menacer et l’intimider, en commentant les affrontements qui opposent les forces de l’ordre aux jeunes manifestants qui protestent contre l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko, accusé de trouble à l’ordre public et de viol.
«J’ai vu une jeunesse sans espoir, une jeunesse qui ne sait plus à quel Saint se vouer. Il nous appartient maintenant à nous tous, d’offrir à cette jeunesse l’opportunité qu’elle mérite (…) Il faut arrêter de terroriser les jeunes, arrêter de les menacer, cela ne passera pas, car nous devons les écouter», a déclaré Badara Cissé lors d’une conférence de presse à Dakar.
«Nous devons marquer une pause et parler avec notre jeunesse. Nous sommes au bord de l’apocalypse » a-t-il prévenu, déclarant à l’adresse du président de la République, Alassane Ouattara, qu’«il est extrêmement important que nous renoncions à cette ferveur inhabituelle. Faites-le avant qu’il ne soit trop tard», car il est «prévisible qu’il arriverait un moment où le couvercle sauterait».
Le médiateur sénégalais a également exhorté les jeunes à se calmer et à mettre un terme au pillage des biens publics et privés du pays.
Les troubles de la semaine passée ont fait au moins cinq morts et d’autres manifestations sont prévues à partir de ce lundi, à l’appel du Mouvement de défense de la démocratie (M2D), un collectif qui pilote la contestation.
M2D qui comprend le parti d’Ousmane Sonko, des partis de l’opposition et des organisations contestataires de la société civile, réclame «la libération immédiate de tous les prisonniers politiques illégalement et arbitrairement détenus», dont Sonko.
L’ONU, l’Union européenne et des organisations africaines ont demandé aux différentes parties à chercher des voies susceptibles de conduire vers une sortie de crise et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a appelé «toutes les parties au calme et à la retenue».
Les autorités ont suspendu pour une semaine, les cours dans les écoles et universités à partir de ce lundi, sur l’ensemble du territoire, invoquant des «raisons de sécurité».