L’opposant sénégalais Ousmane Sonko envisage de porter plainte contre le président Macky Sall devant la Cour pénale internationale (CPI) pour «crime contre l’humanité», suite à la mort d’une dizaine de ses compatriotes intervenue pendant les manifestations de la semaine dernière, émaillées par des confrontations entre les jeunes partisans de Sonko et les forces de l’ordre.
«Nous demandons l’ouverture d’une enquête indépendante. Et au niveau international une plainte sera déposée à la CPI. Il faut que les responsables répondent de leurs actes», a indiqué ce lundi le leader du parti Pastef/Les Patriotes lors d’une conférence de presse.
Des jeunes Sénégalais étaient descendus en masse dans la rue pour protester, entre autres, contre l’arrestation d’Ousmane Sonko, le 3 mars, accusé de trouble à l’ordre public et de viol. Ce dernier a été finalement libéré lundi, mais placé sous contrôle judiciaire.
Devant la presse, il a réitéré sa volonté de poursuivre sans relâche son combat politique et exigé la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et l’arrêt de la persécution.
Le député dont l’immunité parlementaire a été levée récemment, a en outre appelé ses partisans à une mobilisation «beaucoup plus importante» en déclarant que «la révolution est déjà lancée, rien ni personne ne pourra l’arrêter (…) Il faut garder cette mobilisation, il faut qu’elle soit beaucoup plus importante même, mais il faut surtout qu’elle soit pacifique».
Ousmane Sonko, arrivé troisième à la présidentielle de 2019, estime que ses soucis actuels sont les manipulations du président Sall qui veut l’écarter de la prochaine présidentielle.
De son côté, le chef de l’Etat a exhorté lundi les Sénégalais à «éviter la logique de l’affrontement». La veille, le médiateur de la République, Alioune Badara Cissé, a invité Macky Sall à «écouter la jeunesse, avant qu’il ne soit trop tard».