A l’heure où le monde célébrait ce lundi 8 mars la Journée internationale des droits des femmes, l’Algérie est le théâtre d’une mascarade inhumaine dans laquelle des milliers de femmes algériennes sont prises à parti par les éléments des forces de l’ordre (policiers, gendarmes et soldats).
Au lieu de calmer le jeu avec les Algériennes et Algériens qui militent au sein du Hirak pour plus de démocratie et pour un régime civil et non militaire, les dirigeants civils et militaires ont choisi la manière forte pour museler les voix des centaines de milliers de manifestants qui revendiquent pacifiquement des droits légitimes que leur garantie la Constitution.
Contrairement à 2019, cette fois-ci, les slogans brandis depuis la reprise du Hirak le 22 février dernier, sont plus radicalisés et très hostiles aux gros bonnets de l’Institution militaire algérienne et des renseignements militaires et à un degré moindre à la présidence et au gouvernement de Djerad.
Le président Abdelmadjid Teboune et son exécutif peinent à cacher le fait qu’ils ne font qu’obéir aux instructions et aux consignes des galonnés de l’armée et à leur tête le Chef d’Etat-major, le général Saïd Chengriha.
Conscients du complot qui se trame contre la société civile depuis le départ de Bouteflika, les manifestants algériens brandissent massivement les slogans «Les généraux yal Khawana» (taitres), «Moukhabarat Irhabiya» (terroristes) ou encore «les généraux à la Poubelle» et «Tassqot el mafia el asskaria» (mafia militaire).
Ces slogans chantés, scandés, entonnés ou mêmes écrites sur des pancartes sont à l’antipode du traditionnel slogan «El Djeich, El Chaab Khawa Khawa», (L’Armée et le Peuple sont des frères), qui rythmait les manifestations populaires du Hirak en 2019.
Par ailleurs, les dernières indiscrétions relayées par des médias algériens annoncent qu’au moins trois ministres, dont celui de l’Intérieur, Kamel Beldjoud, de l’habitat, Tarek Belaribi et celui en charge de l’Industrie Pharmaceutique, Lotfi Benahmed, seraient officiellement cités dans plusieurs enquêtes menées, en ce moment, par les services et les brigades spécialisées de la Gendarmerie Nationale.
Si elles aboutissent, les conclusions de ces investigations, ajoutent les mêmes sources, risquent de créer un nouveau malaise au sein du Gouvernement Djerad, qualifié de «l’un des plus impopulaires de l’histoire de l’Algérie».