Le nouveau cadre mis en place par le G20 pour alléger la dette de plusieurs pays pauvres, dont une quarantaine en Afrique, constitue un risque pour les créanciers privés internationaux de ces pays, d’après l’Agence américaine de notation Moody’s, qui estime que la proposition du G20 se présente comme étant une opportunité à double tranchant.
«Contrairement, à l’approche adoptée l’année dernière dans le cadre de l’Initiative de suspension du service de la dette (DSSI), il est de plus en plus clair, que les prêteurs du secteur public sont déterminés à étendre le principe du traitement comparable aux créanciers privés, dans le contexte du cadre commun pour la dette du G20 actuellement en vigueur», a souligné l’agence Moody’s dans son rapport.
Avec la nouvelle mesure, la décision d’inclure les créanciers privés ne dépend pas des pays emprunteurs, mais de ceux qui ont prêté de l’argent, relève Moody’s, citant le cas du Club de Paris qui pourrait décider d’étendre le moratoire sur sa dette aux créanciers privés de ses pays membres, ce qui représente un risque de non-remboursement et donc de défaut de paiement.
Le risque pour les pays africains qui auront recours à cette initiative est que sans le vouloir, ils obtiennent un moratoire sur la dette qu’ils doivent aux créanciers privés, et écopent dans le même temps d’une baisse de leurs notations internationales, prévient l’agence de notation.
En Afrique pour le moment, seuls trois pays (Ethiopie, Tchad et Zambie) ont sollicité le bénéfice de l’allègement de dette dans le cadre de cette initiative.
La Zambie est en fait en cessation de paiement, depuis fin 2020, après n’avoir pas remboursé à ses créanciers, un de ses emprunts internationaux. Le Tchad et l’Ethiopie traversent aussi une période difficile avec leurs dettes internationales.