Le président nigérian Goodluck Jonathan a affirmé, mercredi, n’avoir «pas été consulté», au sujet du report des élections présidentielles et législatives. Goodluck s’exprimait ainsi au cours de sa première apparition télévisée après l’annonce du report controversé de ces élections par la Commission électorale nationale indépendante (INEC).
«Je n’ai pas été consulté et je ne veux pas être consulté» sur cette question, a-t-il déclaré alors qu’il répondait aux questions des journalistes et téléspectateurs en direct sur les chaînes publiques nationales.
Toutefois, le chef de l’Etat n’est pas contre ce report décidé par l’INEC dans le cadre de son mandat constitutionnel, jugeant les raisons avancées légitimes, notamment les difficultés de distribution des cartes d’électeurs ainsi que l’indisponibilité de forces de défense, mobilisées contre la secte islamiste armée Boko Haram, pour sécuriser le vote.
Le scrutin prévu initialement le 14 février était repoussé, à sept jours du vote, au 28 mars, provoquant des réactions fortes dans le pays et auprès de la communauté internationale. Le parti au pourvoir pense que ce report est «dans l’intérêt de la démocratie». Mais les opposants au renvoi des élections à quelques semaines estiment que cette situation est plutôt en faveur du président sortant, candidat à sa propre succession.
En début de semaine, le président Goodluck avait assuré ses concitoyens, dans un communiqué, que la date de la fin de son mandat, le 29 mai 2015, ne changera pas, malgré le report des élections. Il avait également souligné que l’heure n’était pas «aux critiques qui sont susceptibles de polluer le climat politique, mais plutôt de montrer de la compréhension et du soutien à la commission électorale afin qu’elle puisse mener à bien les élections».
Sans oublier son appel à «la communauté internationale, la société civile… à continuer à soutenir l’engagement du gouvernement fédéral pour mettre en place un processus électoral libre, équitable, crédible et pacifique».