Le gouvernement du Kenya a accordé ce mercredi un délai de deux semaines au Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour lui soumettre une feuille de route concernant la fermeture définitive des camps de réfugiés de Dabaab et Kakuma, situés respectivement au Nord-Est et à l’extrême Nord-Ouest du pays, indique un communiqué.
Les deux immenses sites de réfugiés de Dadaab et de Kakuma ouverts il y a près de 30 ans, abritent respectivement plus de 500.000 personnes, principalement des Somaliens ayant fui la guerre dans leur pays, et des Sud-soudanais ayant rejoint le Kenya pour les mêmes motifs.
Dans une correspondance adressée par le Secrétaire d’Etat kenyan à l’Intérieur, Fred Matiang’i à l’agence onusienne, les autorités kenyanes expliquent leur demande de fermeture par des raisons sécuritaires, précisant que des attaques terroristes seraient planifiées depuis ces sites.
Le camp de Dadaab est d’ailleurs considéré par le Kenya comme un terrain de recrutement pour le groupe islamiste somalien Al-Shebab, accusé d’être responsable des attaques perpétrées en 2013 contre le centre commercial Westgate à Nairobi, et en 2015 contre l’université de Garissa.
Réagissant à l’ultimatum du Kenya, le HCR a indiqué dans un communiqué que sa «décision aurait un impact sur la protection des réfugiés au Kenya, notamment dans le contexte de l’actuelle pandémie de Covid-19».
«Nous exhortons le gouvernement du Kenya à s’assurer que toute décision permette de trouver des solutions adaptées et soutenables et que ceux qui ont toujours besoin d’une protection soient en mesure de la recevoir», a poursuivi l’agence qui gère les deux camps. La représentante du HCR, Fathiaa Abdala, préconiserait de nouvelles solutions qui permettraient de réduire le nombre de réfugiés dans le pays.