L’Allemagne va examiner la possibilité de restituer au Nigeria les centaines de sculptures désignées comme «bronzes du Bénin», qui se trouvent dans ses collections muséales et ont été pillées à l’époque coloniale, a indiqué mercredi la Fondation du patrimoine culturel.
Cette Fondation qui gère les musées publics berlinois, explique dans un communiqué avoir l’accord des membres du conseil d’administration pour «trouver une solution qui envisage également le retour des objets comme une option».
Ces plaques, avec leurs bustes et sculptures en laiton fabriquées entre le XVIe et le XVIIIe siècle avaient été réparties dans plusieurs musées européens après le pillage du Nigeria par les colons britanniques à la fin du XIXème siècle.
Le musée ethnographique du Forum Humboldt de Berlin possède plus de 400 bronzes. Cette collection est présentée comme la plus importante du genre après celle du British Museum de Londres.
«Une approche sincère de l’histoire coloniale inclut également la question de la restitution des biens culturels», a déclaré mercredi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas.
En Europe, la plupart des anciennes puissances coloniales ont lancé ces dernières années des réflexions sur la réappropriation de leur patrimoine par les anciens pays colonisés, surtout africains.
Le British Museum s’est prononcé pour un retour de certaines œuvres au Nigeria, mais sous la forme de prêts.
Le Nigeria veut construire un nouveau musée qui devrait sortir de terre à la fin 2024 à Benin City (Etat d’Edo), grâce à un financement initial de 3,4 millions d’euros, auquel participe le British museum. Fin 2020, la France a approuvé la restitution de 26 pièces pillées en 1892 dans l’ancien Royaume du Bénin.