Des sources concordantes au sein de la présidence et du ministère des Affaires étrangères en République démocratique du Congo (RDC) ont affirmé, mercredi, que les chefs de diplomatie éthiopienne, soudanaise et égyptienne seront présents dans la capitale Kinshasa, du 3 au 5 avril, pour une rencontre sur le barrage de la Grande renaissance éthiopienne (GERD), source de divergences entre les trois pays riverains.
Les travaux devraient avoir lieu en présence du chef d’Etat congolais, Félix Tshisekedi, qui est président en exercice de l’Union africaine (UA) depuis février dernier.
D’après des informations relayées début mars par la presse, l’Egypte et le Soudan avaient proposé la formation d’une médiation quadripartite internationale (Union africaine, Nations unies, Union européenne, Etats-Unis) qui sera sous la supervision de la RDC, pour relancer les négociations sur le barrage.
Le 24 février dernier, lors de la visite d’une délégation congolaise au Caire, le chef de la diplomatie égyptienne avait affirmé qu’il attendait avec intérêt le rôle important que la RDC peut jouer pour aider à parvenir à un accord prenant en compte les intérêts des trois pays. En tout cas, Tshisekedi a promis de s’atteler à cette question lors de sa présidence de l’UA.
Le GERD divise les trois pays concernés depuis son lancement en 2011. Le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie n’arrivent pas à accorder leurs violons concernant les modalités de la gestion et du remplissage du réservoir du barrage. Entre temps, des déclarations souvent tintées de menaces ne cessent de se multiplier de part et d’autre.
La dernière menace en date vient du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. « Personne ne peut se permettre de prendre une goutte d’eau de l’Egypte, sinon la région connaîtra une instabilité inimaginable », a-t-il déclaré mardi 30 mars lors d’une conférence de presse à Ismaïlia, interrogé sur la mise en eau du barrage.
Si l’Ethiopie défend que le GERD est essentiel à son développement économique et à son électrification, Khartoum et Le Caire, qui dépendent à 97% du Nil pour leur approvisionnement en eau, estiment que ce projet est une menace pour leur accès à l’eau.
Le GERD est appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique. Le Fleuve Nil est une ressource transfrontalière commune à onze pays africains dont la RDC.