La ministre française des Armées, Florence Parly, qui a effectué une visite du 31 mars au 1er avril au Mali, a soutenu mordicus la version de la force Barkhane sur les événements survenus dans le village malien de Bounti début janvier.
« Je le réaffirme ici avec force. Les forces armées françaises ont ciblé un groupe terroriste qui avait été formellement identifié comme tel », a-t-elle déclaré, devant la presse, répétant quasiment les mêmes mots que ceux du communiqué publié il y a deux jours par son ministère en réaction au rapport de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) sur les frappes françaises.
D’après ce rapport, 19 civils ont été tués lors d’une frappe aérienne menée par la force Barkhane. Mais pour Paris, ce sont des terroristes qui étaient visés et on ne peut donc pas parler de victimes civiles.
La ministre a reproché le fait que l’enquête onusienne soit menée de manière unilatérale, et se repose sur des témoignages qui « ne sont pas vérifiables » et « sur des hypothèses qui ne sont pas étayées ».
Dans une déclaration conjointe, plusieurs organisations de la société civile, maliennes et étrangères, appellent à l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante sur cette affaire. Parmi elles, figurent l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), la FIDH ou encore Action contre la faim.
Florence Parly qui a dit avoir une «confiance totale» en l’armée française, s’était déplacée au Mali en compagnie de ses homologues estonien et tchèque. Leurs trois pays participent à la lutte contre le terrorisme dans le Sahel. Une visite de terrain aux troupes européennes, dans le nord du Mali, était au menu de leur programme.