La Chambre basse du Parlement somalien a voté, ce lundi 12 avril, majoritairement en faveur d’une motion visant à prolonger de deux ans, le mandat du président Mohamed Abdullahi Mohamed dit «Farmajo».
Cette motion porte précisément sur la loi électorale spéciale régissant les élections nationales. La Somalie fait face à une crise politique, depuis fin 2020, suite à l’échec des consultations entre le gouvernement et les dirigeants des Etats régionaux autour de la présidentielle.
Les tensions entre les différentes parties ont pris de l’ampleur à partir du 8 février, date de la fin du mandat de quatre ans du chef de l’Etat. L’élection présidentielle n’ayant pas pu se tenir, une alliance formée par des candidats de l’opposition à la présidence avait résolu de ne plus reconnaître l’autorité du président qu’elle appelait d’ailleurs, à la démission.
Le nouveau projet de loi voté devrait en principe apporter une certaine accalmie. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a moins de deux ans pour organiser des élections au suffrage universel.
Mais les candidats de l’opposition et quelques dirigeants des Etats régionaux ont opposé une fin de non-recevoir à la résolution du Parlement.
Pour sa part, le président sortant Farmajo qui est candidat à sa propre succession, a salué, dans un communiqué, la motion du Parlement, tout en promettant que son gouvernement «jouera son rôle dans la mise en œuvre de cette loi (…) qui oriente le pays vers la tenue d’élections directes et rend au peuple somalien ses droits constitutionnels ».
Le projet de loi controversé devrait être approuvé par la chambre haute avant d’avoir force de loi. Déjà, le président du Sénat, Abdi Hashi Abdullahi, a fait remarquer que le vote de la chambre basse « entraînera le pays vers l’instabilité politique, l’insécurité et d’autres situations imprévisibles».