Le Tribunal militaire au Burkina Faso a mis en accusation, ce mardi 13 avril, l’ancien président Blaise Compaoré pour attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat et de recel de cadavres, dans le dossier de l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara.
Chassé du pouvoir en octobre par la rue après vingt-sept ans de règne, et réfugié en Côte d’Ivoire, Blaise Compaoré était déjà sous mandat d’arrêt international qui a été d’ailleurs maintenu.
L’ex-président Thomas Sankara, le « père de la révolution », arrivé au pouvoir après un coup d’Etat en août 1983, avait été assassiné en octobre 1987 lors du putsch ayant porté Compaoré au pouvoir. Ce dernier, après avoir effectué deux septennats et un quinquennat, s’apprêtait à modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat, provoquant la colère de la population.
En Côte d’Ivoire, il avait acquis la nationalité ivoirienne, selon un décret de naturalisation qui avait été publié à Abidjan au Journal officiel du 18 janvier 2016. Cette initiative avait fait débat, car considérée par certains Burkinabè comme un moyen, pour Compaoré d’échapper à une éventuelle extradition vers Ouagadougou.
Dans le dossier Sankara, 14 personnes en tout ont été mises en accusation et doivent comparaître devant le tribunal. Gilbert Diendéré, ancien bras droit de Blaise Compaoré, figure aussi parmi eux. Il est poursuivi pour attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat, subornation de témoins et recel de cadavres.
Hyacinthe Kafando, présumé chef du commando ayant procédé à l’assassinat de Sankara et ses compagnons, est lui poursuivi pour assassinat et attentat à la sureté de l’Etat. Le Mandat d’arrêt à son encontre a été aussi maintenu.
Le tribunal militaire a ordonné la mise en détention de toutes les personnes dont les charges ont été confirmées.