Le président béninois Patrice Talon a haussé le ton, ce mercredi, contre les responsables des violences qui avaient ébranlé le pays la semaine dernière, avant l’élection présidentielle du 11 avril dernier, promettant de les punir.
Au lendemain de sa réélection pour un second mandat, le chef de l’Etat a rendu visite, dans un hôpital, aux membres des forces de l’ordre blessés lors des manifestations. Il a déploré, devant la presse, que des «proportions inacceptables» de violence soient atteintes.
«Nous allons œuvrer ensemble à réparer ce qui ne va pas, à instaurer un climat de stabilité, de sécurité et de paix afin que ce genre de choses n’arrive plus jamais», a-t-il indiqué.
Talon s’en est pris aussi aux «instigateurs» des manifestations qu’il a promis d’identifier. Pour rappel, des partisans de l’opposition étaient sortis dans la rue, accusant le président sortant d’avoir verrouillé le scrutin, en écartant les grandes figures de l’opposition de la course à la magistrature suprême. Le fief de l’ancien président, Thomas Boni Yayi, le centre du pays, s’était particulièrement révolté.
Selon un bilan présenté mercredi par le ministre de l’Intérieur et de la Défense, Sacca Lafia, les manifestations qui ont eu lieu entre le 6 et le 9 avril, ont fait 21 blessés par balles parmi les forces de défense et de sécurité, et causé d’énormes dégâts matériels chiffrés en milliards de FCFA.
Il a attribué les violences à « certains acteurs politiques » qu’il a accusés d’avoir planifié un vaste plan de déstabilisation, avec l’objectif de chasser le président Talon du pouvoir et d’installer un gouvernement de transition. Le ministre s’est félicité de ce que ce plan a été déjoué.
Le président a menacé les fauteurs de troubles un jour après la proclamation des résultats de la présidentielle qui le donnent vainqueur avec 86% des voix. Ces deux adversaires, Alassane Soumanou et Corentin Kohoué, des opposants peu connus des électeurs, ont obtenu respectivement 11,29 % et 2,35 % des voix.