Le président tchadien, Idriss Deby Itno, est décédé lundi 19 avril des suites de blessures reçues lors de combats avec des rebelles au nord du pays.

Le porte-parole de l’armée tchadienne, Azem Bernandoa a annoncé la mise en place d’un Conseil militaire de transition (CMT) qui dirigera le pays, avec à sa tête le fils du président défunt, Mahamat Idriss Deby, âgé de 37 ans, nommé président par intérim.

«Un appel au dialogue et à la paix est lancé à tous les Tchadiens de l’intérieur comme de l’extérieur pour continuer à construire ensemble le Tchad. Le Conseil militaire de transition rassure le peuple tchadien que toutes les dispositions sont prises pour garantir la paix, la sécurité et l’ordre Républicain», a-t-il ajouté.

Cet organe, composé de 15 généraux, devrait organiser de nouvelles élections au bout de 18 mois. La Constitution a été suspendue, pendant que le gouvernement et l’Assemblée nationale ont été dissous. Un couvre-feu national a été instauré de 18h00 à 05h00, les frontières aériennes resteront fermées jusqu’à nouvel ordre.

Si le CMT a tenté de rassurer la population, des voix s’élèvent dans le pays et au sein de la diaspora tchadienne pour souligner que la Constitution ne prévoit pas une telle structure en cas de vacance du pouvoir, mais c’est plutôt au président de l’Assemblée nationale d’assurer l’intérim jusqu’aux nouvelles élections. Certains Tchadiens réclament plutôt une transition civile.

Le climat s’annonce tendue au Tchad, d’autant plus que les rebelles, à l’origine de la mort de Deby, ont promis marcher sur Ndjamena. Les chars sont stationnés dans les points stratégiques de la capitale, pendant que la population est appelée au calme.

Le défunt président s’en est allé quelques heures après l’annonce des résultats de la présidentielle du 11 avril, qui le donnaient vainqueur avec 79,32% des voix. Il devait effectuer un sixième mandat après plus de 30 ans au pouvoir.

Idriss Deby sera inhumé ce vendredi 23 avril dans son village d’Amdjarass. Un deuil national de 14 jours a été décrété.