Les autorités de la Centrafrique ont affiché lundi leur étonnement face à une enquête menée à leur insu par la Mission de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA), et ont appelé à l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Selon un communiqué signé par Ange Maxime Kazagui, porte-parole du gouvernement, le président Faustin-Archange Touadéra a reçu de la part de la mission onusienne, le 30 avril dernier, un rapport intitulé « Tableau des violations commises par les acteurs étatiques/forces bilatérales décembre 2020 à avril 2021 », alors que le gouvernement n’a pas été informé sur les investigations initiées par la MINUSCA en Centrafrique.
Ce document « met gravement en cause les forces nationales et bilatérales à travers des allégations d’exécution arbitraire/extrajudiciaire, tortures, violences sexuelles, traitements cruels, inhumains et dégradants, arrestations et détentions arbitraires, menace à l’intégrité physique, menace de mort », déplore le communiqué.
Les autorités regrettent cette démarche de l’ONU « qui ne correspond nullement aux usages établis ». N’étant pas associé de près ou de loin à l’enquête, le gouvernement s’est résolu de considérer le rapport de la MINUSCA « comme étant de simples dénonciations ».
Toutefois, eu égard aux graves allégations portées contre les forces nationales et bilatérales, Bangui a instruit son ministre de la Justice d’ouvrir une enquête judiciaire.
Le gouvernement centrafricain a réagi également à une enquête de Radio France internationale (RFI) relative aux exactions présumées commises par des mercenaires russes contre les civils.
Les « instructeurs » russes, qui combattent aux côtés de l’armée centrafricaine, sont accusés de faire usage de méthodes brutales et de violer les droits de l’homme.
Kazagui a estimé que toutes ces accusations sont pour faire obstacle à la volonté de Bangui, des forces nationales et des alliés, de libérer la Centrafrique. « On ne peut pas essayer de nous amener à pas forcés vers l’accusation de nos forces et de nos alliés sans qu’une vraie enquête n’ait été faite », a-t-il suggéré.
De son côté, l’ambassade de Russie à Bangui a regretté, dans un communiqué, « qu’en publiant cet article un média renommé s’aligne avec des fabricants de fausses nouvelles qui servent les intérêts des malfaiteurs qui complotent pour renverser le gouvernement légitime ».